Le plancher pelvien est un ensemble de muscles, de fascias et de ligaments situés dans la partie inférieure du tronc, ancrés aux os du bassin, à la manière d'un "hamac". Si l'on a longtemps pensé que sa seule fonction était de soutenir les viscères pelviens (vessie, utérus et rectum chez la femme ; vessie, prostate et rectum chez l'homme), on sait aujourd'hui qu'il remplit bien d'autres tâches. Ils participent à la stabilisation de la posture, de l'équilibre et de la marche, ainsi qu'à la respiration, par une action coordonnée avec les muscles abdominaux, notamment les muscles abdominaux profonds, et les muscles fessiers. Ils collaborent également aux fonctions physiologiques des organes pelviens, et en particulier à la coordination de la miction et de la défécation. Chez la femme, le plancher pelvien joue également un rôle très important lors des rapports sexuels et de l'accouchement. Chez l'homme, il joue un rôle dans l'érection et l'éjaculation.
La structure et la fonction du plancher pelvien sont très complexes. Figure 20 Plancher pelvien Aujourd'hui encore, il existe une grande divergence entre les auteurs, avec des nomenclatures et des théories différentes concernant les mécanismes de la miction et de la continence. C'est pourquoi je ne m'aventurerai pas à donner des détails plus généraux sur le sujet, car il faudrait plusieurs centaines de pages pour le faire. Je me concentrerai sur son rôle dans la miction, qui est, du point de vue des infections urinaires, ce qui nous intéresse dans ce livre. Mais avant d'aborder ce sujet, je voudrais souligner la différence entre les termes "plancher pelvien" et "périnée", car bien qu'ils soient souvent utilisés de manière interchangeable, ils ont une signification différente. Le périnée est la région anatomique qui ferme la partie inférieure du bassin, tandis que le plancher pelvien est un ensemble de muscles, de ligaments et de fasciae, comme je l'ai déjà mentionné, situés dans le bassin (et en partie dans le périnée). C'est comme imaginer que le plancher pelvien est la porte de la maison et que le périnée est la façade de cette maison. La porte est intégrée à la façade, mais la porte n'est pas la même chose que la façade. Ainsi, le plancher pelvien n'est pas le même que le périnée. Toutefois, pour des raisons pratiques, ces deux termes sont souvent utilisés de manière interchangeable, et c'est ce que nous ferons sur ce site web.
Le rôle du plancher pelvien dans la miction
La vessie fonctionne en deux phases : la miction et le repos. On pourrait également les appeler la phase "on" (miction) et la phase "off" (repos). Pendant la phase de repos, le muscle détrusor de la paroi vésicale est relâché, de sorte que la vessie peut se remplir d'urine sans difficulté. Parallèlement, le sphincter interne (situé dans le col de la vessie) et le sphincter externe (qui fait partie du plancher pelvien) sont contractés. Il est important de savoir que le fonctionnement du sphincter interne ne dépend pas de notre contrôle volontaire, mais du système nerveux autonome, et en particulier du système nerveux sympathique (opposé au parasympathique). On ne peut donc pas simplement demander à notre sphincter interne de se contracter plus ou moins. Ce mécanisme va dépendre de certains réflexes, et sera affecté par certaines pathologies qui touchent le système nerveux autonome (maladies neurologiques centrales ou spinales, stress) ou qui stimulent la production de plus de cellules musculaires à ce niveau, comme dans le cas de l'hypertrophie prostatique. Les hommes présentant une hypertrophie de la prostate, pathologie très fréquente à partir de 50-60 ans, ont souvent un sphincter interne également hypertrophique. A la difficulté de vider la vessie due à l'obstruction provoquée par l'hypertrophie de la prostate au niveau de l'urètre, s'ajoute une hyperactivité de ce muscle. C'est pourquoi le traitement de ce problème fait souvent appel à des médicaments alpha-bloquants, qui bloquent les récepteurs alpha-adrénergiques du col vésical, appartenant au système nerveux sympathique, et détendent le muscle.
Mais revenons au plancher pelvien. Contrairement au sphincter interne contrôlé involontairement, cet ensemble de muscles, et en particulier le sphincter externe de la vessie, peut être contrôlé volontairement par notre cerveau, par l'intermédiaire du nerf pudendal. Lorsque nous avons envie d'uriner et que nous ne trouvons pas de toilettes, nous pouvons contracter volontairement ce muscle pour éviter les fuites d'urine, même si notre vessie pousse à se vider. Il en va de même si nous faisons un effort, si nous toussons, si nous rions, etc.
Le sphincter externe ne fonctionne pas en mode "marche" et "arrêt" comme la vessie, mais a en fait trois positions. Dans des conditions normales, il est en état de légère contraction tonique. Cela lui permet d'éviter les fuites d'urine lorsque la vessie se remplit et que la pression à l'intérieur de l'abdomen n'est pas très élevée. Mais si la pression est augmentée par un effort, le sphincter externe peut se contracter beaucoup plus pour empêcher l'incontinence à ce moment-là. En revanche, lorsque nous décidons de vider notre vessie, le sphincter doit se relâcher complètement. Il convient également de noter que, bien qu'il s'agisse d'un muscle contrôlé volontairement, son contrôle devient automatique au cours de l'enfance. Ainsi, lorsque nous allons éternuer, nous n'avons pas besoin de penser "je dois contracter mon sphincter", mais cet acte s'effectue automatiquement. De même, si nous voulons uriner, notre sphincter doit pouvoir se relâcher sans que nous ayons à y penser activement (Figure 21). Le problème est que de nombreuses personnes n'acquièrent pas ces réflexes correctement, ce qui entraîne de nombreux problèmes urinaires. Cette pathologie est connue sous le nom de "miction dysfonctionnelle". Elle ne doit pas être confondue avec la dyssynergie (dyssynergie détrusor-sphincter), qui est une pathologie d'origine neurologique, où le sphincter externe est constamment contracté, non pas à cause d'un automatisme mal acquis, mais à cause d'un problème sous-jacent du système nerveux (maladie de Parkinson, lésion de la moelle épinière, hernie discale, diabète avec neuropathie périphérique...). Si le résultat est le même, puisque la vessie doit se vider lorsque la "porte est fermée", le traitement est très différent. Je ne vais pas développer le sujet de la dyssynergie, car il s'agit de pathologies très complexes qui ne font pas l'objet de cet article. Je me concentrerai sur l'explication des dysfonctions mictionnelles d'origine non neurologique, qui sont très fréquentes et constituent l'une des principales causes d'infections urinaires chez l'enfant et l'adulte. Si vous voulez en savoir plus, ne manquez pas le prochain article.
Qu'est-ce qu'une miction non coordonnée ?
La miction non coordonnée consiste à "faire pipi en serrant les fesses". Elle a fait l'objet de nombreuses études chez les enfants, mais beaucoup moins chez les adultes. On sait qu'il s'agit d'une cause très fréquente d'infections urinaires, d'incontinence diurne ou d'énurésie nocturne. Elle peut également provoquer des douleurs urétrales ou pelviennes dans certains cas.
Elle peut être diagnostiquée par différentes méthodes. Bien que la plus fiable soit l'étude urodynamique, qui consiste à utiliser des sondes vésicales et rectales pour prendre des mesures, il s'agit d'une méthode invasive qui n'est généralement pas utilisée comme premier test de diagnostic. Souvent, on procède à une débitmétrie avec EMG périnéal. Il s'agit d'un test au cours duquel on demande au patient d'uriner dans un appareil qui ressemble à des toilettes, tandis que l'ordinateur connecté à l'appareil forme un graphique qui mesure le temps et la force de l'écoulement de l'urine. Figure 22. Auparavant, avant que le patient n'urine, des électrodes sont placées sur le périnée pour mesurer l'activité musculaire, ce qui nous aidera à savoir si les muscles sont détendus ou contractés pendant la miction. Il s'agit d'une technique simple et non invasive qui nous donne beaucoup d'informations. En fait, je l'utilise tous les jours dans ma pratique clinique. Ce que je constate généralement, surtout chez les femmes, où la prostate n'est pas un "facteur de confusion", ce sont différents schémas de miction :
- Les patients ayant une miction "normale" où l'on observe une courbe en forme de cloche et un plancher pelvien bien détendu.
- Les patients présentant une miction "stacatto", où l'on observe une courbe en dents de scie et un plancher pelvien qui effectue de puissantes contractions phasiques pendant que le patient urine.
- Patients présentant une miction fluctuante ou une diminution du débit et un plancher pelvien dont la contraction tonique ne change pas avant, pendant ou après la miction (voir figure 23)
Les deuxième et troisième cas sont en fait des moments évolutifs différents du même problème. Au début, lorsque la miction n'est pas coordonnée, nous trouvons le deuxième schéma. La vessie a la force de pousser fort, même si le plancher pelvien effectue des contractions phasiques, et parvient à se vider complètement, souvent. Le troisième schéma est un stade évolutif plus avancé où, après des années d'efforts pour se vider, le muscle détrusor de la vessie finit par s'affaiblir, comme c'est le cas chez les hommes qui souffrent d'hypertrophie prostatique depuis longtemps. La vessie finit par perdre sa force et la miction est lente, faible et souvent incomplète. De même, le plancher pelvien, après des années de contraction excessive, perd ses pouvoirs, notamment en matière de relaxation, et reste dans un état de contraction tonique permanent. Lorsque nous pratiquons la rééducation mictionnelle pour apprendre aux patients à détendre leur plancher pelvien, c'est généralement l'inverse qui se produit. Les personnes présentant le troisième schéma passent au deuxième schéma après quelques mois, puis du deuxième au premier. Cela s'explique par le fait que les muscles retrouvent progressivement leur fonction.
Pourquoi la miction non coordonnée se produit-elle ?
Abordons maintenant les causes de la miction non coordonnée d'origine "non neurologique". Ce problème est multifactoriel. Il peut être simplement dû à un réflexe mal acquis au moment du retrait des couches, où l'enfant n'automatise pas le relâchement volontaire du sphincter externe lors de la miction, et a tendance à faire l'inverse, en contractant le plancher pelvien lors de la miction. Il s'agit souvent d'enfants qui ont été assez précoces dans le retrait des couches (vers l'âge de deux ans ou plus tôt) et qui ont l'habitude de presser leur ventre pour uriner. Il s'agit généralement d'enfants qui se retiennent, sur lesquels il faut beaucoup insister pour qu'ils aillent aux toilettes, et qui sont souvent associés à la constipation, en raison du même mécanisme (ils ne savent pas comment détendre correctement le sphincter anal lors de la défécation). Ils peuvent avoir une bonne continence diurne et nocturne, ou une bonne continence diurne mais faire pipi au lit. Parfois, ils présentent également des symptômes d'hyperactivité vésicale (petites fuites d'urine pendant la journée, enfants qui croisent souvent les jambes pour éviter de se mouiller, ou épisodes d'"incontinence par secousses" ou d'"incontinence par gloussements"). Chez ces enfants, il n'y a généralement pas de cause organique, et l'on sait que le traitement le plus efficace est la rééducation mictionnelle par un kinésithérapeute ou une infirmière spécialisée, avec un programme appelé "biofeedback", qui sera abordé dans la deuxième partie de l'ouvrage. Ce programme permet de modifier l'automatisme et d'amener le patient à relâcher correctement le sphincter lors de la miction. Il est important de traiter les enfants souffrant de ce problème, car on sait que s'ils n'ont pas reçu de traitement, le risque de souffrir de troubles mictionnels à l'âge adulte est très élevé. En fait, je demande toujours aux patients qui consultent pour des infections urinaires s'ils ont eu des problèmes de miction dans l'enfance ou l'adolescence, et ils me disent souvent qu'ils ont eu des infections ou qu'ils ont fait pipi au lit, mais que cela n'a jamais été traité. Beaucoup évoquent également une constipation chronique "à vie".
Une autre cause de miction non coordonnée est la rétention urinaire, qu'elle soit volontaire (personnes qui déclarent aller aux toilettes parce qu'elles sont occupées ou parce qu'elles n'aiment pas utiliser les toilettes publiques, par exemple) ou liée au travail, car certains emplois ne nous laissent pas la liberté d'aller aux toilettes quand nous en avons besoin. Ces personnes ont généralement une capacité vésicale énorme, elles peuvent stocker plus d'un demi-litre d'urine sans presque avoir envie d'uriner. Elles ont tendance à contracter volontairement le sphincter pour "retenir l'envie", ce qui finit par devenir un réflexe. Ensuite, lorsqu'elles doivent le relâcher pour uriner, elles n'y parviennent pas et serrent souvent, volontairement ou involontairement, leur ventre pour uriner, ce qui provoque une nouvelle contraction du sphincter. Elles se plaignent parfois de petites fuites d'urine "paradoxales". En effet, constamment contracté, le sphincter perd la capacité d'effectuer une contraction maximale lorsque la pression abdominale augmente (les trois positions du sphincter, vous vous souvenez ?). Ainsi, lorsqu'elles s'efforcent, toussent ou rient, elles perdent un peu d'urine, même si leur sphincter est très fort. C'est un problème car de nombreuses femmes souffrant de mictions non coordonnées, qui ne s'accompagnent pas d'infections mais de fuites urinaires, consultent un gynécologue ou un urologue à cause de ce problème. Si la miction désordonnée n'est pas suspectée et qu'une flowmétrie EMG ou une étude urodynamique n'est pas réalisée, ces femmes risquent de subir une intervention chirurgicale (bandelette sous-urétrale) inutilement, alors que le problème n'est pas un déficit du tonus des muscles du plancher pelvien, mais plutôt l'inverse. En général, l'état de ces patients ne s'améliore pas après l'opération, ou bien il s'améliore, mais l'incontinence réapparaît plus tard et s'accompagne d'autres problèmes tels que des infections, des douleurs ou une rétention urinaire.
Une perte de la statique pelvienne peut également entraîner un dysfonctionnement de la miction. Il est important de savoir que la statique pelvienne dépend de l'état des muscles pelviens, mais aussi des muscles abdominaux, lombaires et du diaphragme, ainsi que de l'équilibre de la partie osseuse, en particulier du bassin et des hanches. Tout problème qui déséquilibre cette partie peut entraîner un dysfonctionnement des muscles du plancher pelvien. Il peut s'agir par exemple d'un accouchement ou d'une intervention chirurgicale pelvienne ou abdominale (par voie vaginale, périnéale ou abdominale), d'une hyperpression abdominale provoquée par une toux chronique ou un exercice physique très intense, ou encore d'altérations squelettiques ou motrices des membres inférieurs. Lorsqu'une personne souffre de douleurs ostéo-articulaires à la hanche, au genou, au pied, etc., elle adopte souvent ce que l'on appelle une "posture antalgique" pour éviter la douleur lors de l'appui sur ce membre. Il en va de même si l'un des deux membres inférieurs est plus court que l'autre, soit naturellement, soit à la suite d'un traumatisme ou d'une intervention chirurgicale. Dans tous ces cas, le bassin ne sera plus horizontal et basculera d'un des deux côtés, rompant l'équilibre et la statique pelvienne (c'est ce qu'on appelle la dysmétrie de hanche). J'ai eu de nombreux patients qui ont commencé à souffrir d'infections urinaires, d'incontinence, de rétention urinaire ou fécale immédiatement après avoir eu un tel problème, et ils ont été grandement améliorés par la physiothérapie pour leur douleur ou par l'utilisation d'une semelle orthopédique pour rééquilibrer la hanche.
J'aimerais mentionner d'autres causes de miction non coordonnée telles que la douleur ou les problèmes psychologiques. Il s'agit de patients qui ont souffert d'un problème local (infection grave, chirurgie douloureuse, traumatisme, agression sexuelle ou autre) et qui, en raison d'une douleur persistante ou comme mécanisme de défense, ont développé une hypertonie des muscles du plancher pelvien. Il s'agit d'une situation compliquée, car au problème musculaire et de coordination s'ajoutent des facteurs psychologiques qui surchargent beaucoup les patients et qui doivent être traités en même temps, sans quoi il n'y aura pas d'amélioration. Je tiens à préciser que le stress émotionnel peut être une cause importante de la miction non coordonnée, qui agit au niveau des deux sphincters. Le sphincter interne est contrôlé par des récepteurs "alpha adrénergiques" situés dans le col de la vessie. Ces récepteurs nerveux répondent aux ordres du système sympathique par l'intermédiaire du neurotransmetteur noradrénaline (cousin de l'adrénaline). Le système sympathique est la partie du système nerveux autonome qui est activée dans les situations de stress et de vigilance. Ainsi, dans une situation de stress chronique, notre système sympathique sera constamment suractivé et enverra beaucoup de noradrénaline à notre sphincter interne, l'empêchant de se détendre. Cela est logique si l'on réfléchit à l'utilité de la réponse sympathique d'un point de vue évolutif, car lorsque nous étions des hominidés préhistoriques, cette réponse était activée lorsque nous nous sentions menacés par un danger tel que l'attaque d'un animal sauvage, par exemple. À ce moment-là, il n'y avait pas d'endroit où uriner, bien sûr. Notre système sympathique nous poussait donc à retenir notre urine (et nos fèces aussi, d'ailleurs), de sorte que nous étions alors en train de fuir ou de nous battre et non de nous soulager. Le problème est que le stress chronique actuel suractive notre système sympathique et provoque une certaine hypertonie chronique du sphincter interne de la vessie. Le sphincter externe est également affecté par cette réponse car, bien qu'il soit contrôlé par le nerf pudendal plutôt que par le système sympathique, on sait que certaines des fibres musculaires des deux sphincters sont entremêlées et agissent souvent ensemble.
Pourquoi un manque de coordination dans la miction peut-il entraîner des infections urinaires ?
Par quel mécanisme le manque de coordination des mictions provoque-t-il des infections urinaires ? Vous vous posez la question. Il est évident que si une personne ne parvient pas à vider correctement sa vessie en raison de ce dysfonctionnement mictionnel, et qu'il y a toujours de l'urine bloquée à l'intérieur, elle sera plus exposée au risque de souffrir d'infections, car l'urine sera pleine de bactéries qui ne sont pas éliminées à chaque miction. Mais qu'en est-il de toutes ces personnes qui ont une miction non coordonnée mais qui parviennent à vider complètement leur vessie ? Qu'en est-il de celles qui ont une miction désordonnée mais qui n'ont pas d'infections ?
Le mécanisme est facile à comprendre. Lorsque l'urine passe dans l'urètre lors de la miction, s'il y a une contraction simultanée du sphincter, l'urètre va être "étranglé" et l'urine, surtout les dernières gouttes, va faire des mouvements de "haut en bas" en passant dans l'urètre, un peu à la manière d'un compte-gouttes. Elle atteindra ensuite le vagin, où elle sera contaminée par des micro-organismes locaux, puis sera absorbée dans la vessie, emportant ces germes avec elle. Si le microbiote vaginal est composé de lactobacilles protecteurs, l'infection urinaire ne se produira pas, même en cas de miction désordonnée. Mais si le vagin contient des bactéries uropathogènes, celles-ci passeront dans la vessie par ce phénomène de "compte-gouttes" et provoqueront probablement une infection. Par conséquent, pour qu'une infection urinaire se produise dans ces cas, il faut que deux circonstances soient présentes en même temps : une miction désordonnée et une dysbiose vaginale.
En conclusion, la miction non coordonnée d'origine non neurologique est une pathologie extrêmement fréquente. Elle débute souvent dans l'enfance ou l'adolescence mais, si elle n'est pas symptomatique, elle passe totalement inaperçue jusqu'à l'âge adulte ou la vieillesse, où elle commence à poser des problèmes. Dans ma pratique clinique, j'effectue régulièrement une débitmétrie EMG sur les personnes qui consultent pour des infections urinaires, et environ neuf sur dix ont une miction non coordonnée. Dans d'autres articles, j'aborderai certaines stratégies de traitement de ce problème courant.
Je n'aime pas mes toilettes...
Il faut que je vous parle de la cuvette des toilettes. Oui, oui, les wc, les toilettes. Il s'avère que, de mon point de vue, une cause très importante d'infections urinaires est l'utilisation de toilettes assises (c'est-à-dire de toilettes "normales"). Ceci est à nouveau lié à la statique du plancher pelvien, à la relaxation musculaire et à l'alignement de l'urètre. Il est important de savoir que notre façon naturelle d'uriner, du moins dans le cas des femmes, est de s'accroupir. Cette position favorise le relâchement du plancher pelvien et l'alignement du col de la vessie avec l'urètre. En revanche, si nous sommes assis à 90° et, surtout, si nos genoux sont en dessous de nos hanches (ce qui est la position la plus courante lorsque nous nous asseyons sur les toilettes), ce relâchement et cet alignement ne se produiront pas, et la miction risque d'être dysfonctionnelle. C'est pourquoi les toilettes turques (celles qui ne sont rien d'autre qu'une sorte de trou dans le sol), bien qu'elles aient un aspect dégoûtant, permettent d'uriner d'une manière beaucoup plus physiologique. (figure 24). Comme je sais que la plupart des gens n'ont pas ce type de toilettes à la maison ou au travail, et qu'ils ne veulent pas appeler le plombier pour l'installer, je vous donnerai dans les prochains articles quelques conseils utiles pour adopter la bonne position.
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